OSTEOTOMIE PHALANGE PROXIMALE HALLUX
- Correction de la déformation par action sur l'os de la première phalange (ostéotomie) stabilisée par du matériel d'ostéosynthèse
- Le matériel sera si nécessaire retirée ultérieurement
- Risque de récidive de la déformation
- Risque de difficultés d'appuyer la pulpe du gros orteil sur le sol
DE PLUS
L’anomalie
Déformation douloureuse de l’avant pied avec anomalie marquée de la phalange proximale de l’hallux
Il n’existe pas de traitement médical; les semelles orthopédiques réduisent l’appui douloureux et limitent l’atteinte sur les autres orteils.
L’intervention
Le chirurgien selon la balance bénéfice-risque et en accord avec vous (suite à une discussion entre vous lui sur l’indication chirurgicale) vous propose l’intervention suivante :
Réalisation en totalité ou en partie de : ostéotomie de correction de la phalange proximale de l’hallux par un ou plusieurs traits d’ostéotomie
Une ostéotomie est une section de l’os
L’hallux sera stabilisé par une vis et/ou une ou deux broches, la matériel ne sera enlevé seulement s’il est ou devient gênant, (l’extrémité des broches peut restée extériorisée pour faciliter l’extraction [dans ce cas systématique] et éviter la menace cutanée mais impose des soins locaux rigoureux pour éviter une infection)
L’intervention est bien codifiée, elle est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale, peut être réalisée en ambulatoire ou justifier d’une hospitalisation de quelques jours ; une ou plusieurs incisions sont nécessaires dont la taille dépend des difficultés rencontrées.
Le chirurgien vous a expliqué les autres alternatives (semelles, infiltration, autres interventions possibles….) ; le chirurgien pourra si nécessaire en fonction des découvertes per-opératoires ou d’une difficulté rencontrée, procéder à une autre technique jugée par lui-même plus profitable à votre cas particulier.
En l’absence d’intervention :
Évolution vers une déformation du pied de plus en plus douloureuse à la marche.
Les alternatives:
Solution orthétiques : confection d’une semelle thermomoulée ou déchargeant l’appui douloureux
Bénéfices de l’intervention et résultat final :
Diminution des douleurs, réduction de la déformation
Les contraintes post opératoires- sous toutes réserves (une découverte en cours d’intervention peut les modifier) - les contraintes liées aux suites seront :
- La marche avec un appui allégé dans une chaussure de décharge sera autorisée dès la sortie de l’hôpital L’interdiction de l’appui direct sur le pied sera de 21 jours
- Le traitement préventif des phlébites n’est pas systématique et dépend des différents facteurs de risque que vous présentez
- Pendant cette période l’appui devra se faire sur le pied opéré par l’intermédiaire d’une chaussure médicale déchargeant l’avant-pied
- L’interdiction de mouiller la plaie pendant minimum deux semaines sinon le risque est l’infection post opératoire.
- L’interdiction de pratique sportive sera de 60 jours à partir de l’intervention
- La rééducation avec un kinésithérapeute sera nécessaire dès la reprise de l’appui total
- Les segments non immobilisés devront être mobilisé pour éviter un enraidissement douloureux
- La conduite automobile est interdite jusqu’à ce que le conducteur soit en pleine possession de ses moyens
- Le pied mettra 9 mois à prendre sa forme définitive car l’œdème du dos du pied est long à disparaître
- 3 mois seront nécessaires avant de pouvoir effectuer des activités sportives avec appui durable sur le membre inférieur
Sous toutes réserves car les suites peuvent être plus difficiles qu’indiqué et la survenue d’une complication peut laisser des séquelles handicapantes; certaines complications peuvent nécessiter une reprise chirurgicale.
Sous toutes réserves car une découverte en cours d’intervention peut modifier les contraintes post opératoires décrites ci-dessus et peut nécessiter une 2ème intervention.
Risque de séquelle et de complication spécifique à l’intervention décidée pouvant nécessiter une reprise chirurgicale :
- Persistance d’un appui douloureux ou d’une articulation douloureuse.
- Métatarsalgies de transfert: les douleurs d’appui peuvent réapparaitre sur les métatarsiens.
- Arthrose des articulations métatarso-phalangienne ou interphalangienne de l’hallux
- La récidive de la déformation
- L’évolution vers l’arthrose de l’articulation opérée
- Les lésions accidentelles tendineuses et vasculo-nerveuses sont exceptionnelles
- Une phlébite peut survenir en dépit d’un éventuel traitement anticoagulant ; il s’agit d ‘un caillot qui se forme dans les veines des jambes, celui-ci peut migrer et entrainer une embolie pulmonaire.
- Risque d’infection sur broche : La mise en place (si nécessaire) d’une (des) broche(s) dont l’extrémité est laissée extériorisée fait prendre le risque d’infection sur broche, par une bactérie vivant naturellement sur la peau (le plus souvent un staphylocoque) qui se propage le long de la broche pour rentrer dans l’os : le traitement est l’ablation du matériel d’ostéosynthèse, le curetage de l’os infecté et une antibiothérapie. Ce risque est faible si le patient n’humidifie pas (eau, macération) l’extrémité de la (des) broche(s) et reste prudent en évitant les frottements (entre la peau et la broche) et en évitant la mobilisation de la broche.
- Intolérance du matériel d’ostéosynthèse : La présence du matériel d’ostéosynthèse peut bloquer le mouvement d’un tendon ou d’une articulation, irriter et blesser une structure tendineuse ou nerveuse : l’ablation du matériel d’ostéosynthèse doit parfois être associée à la libération d’un tendon ou d’une articulation ou d’une branche nerveuse.
Les complications dont le risque est commun à toutes les interventions sont (liste non exhaustive) :
Pour plus d’information consultez sur le site : www.epaulemain.fr
La rubrique : infos pratiques chapitre : informations sur les risques et complications
Le manque de résultat
Nécessitant une deuxième intervention à un délai variable par rapport à la première.
L’hématome :
Se résorbe le plus souvent spontanément ; nécessite rarement une reprise chirurgicale (évacuation et drainage).
Problèmes cicatriciels précoces
Nécrose cutanée : des berges ou plus étendue survenue favorisée par la difficulté chirurgicale ou l’état du membre suite à une maladie ou un accident,
Cicatrice hypertrophique : La cicatrice peut rester gonflée, rouge, sensible pendant plusieurs semaines, une raideur locale peut être associée ; la rééducation cutanée améliore la cicatrice (par les contraintes mécaniques) et améliore la mobilité. Cette même rééducation post opératoire peut prévenir ces troubles cicatriciels.
Problèmes cicatriciels tardifs
La cicatrice peut devenir hypertrophiée créant une chéloïde dont l’explication est surtout la constitution biologique, le traitement est surtout de médecine physique,
Prévention : massages cicatriciels (et autre rééducation cutanée) et éviter l’exposition au soleil.
Survenue d’un kyste épidermoide (développement sous cutané d’un fragment cutané qui s’est introduit dans la plaie opératoire)dont le traitement est l’exérèse chirurgicale.
Les méfaits du tabac :
L’arrêt du tabac est nécessaire car le tabac augmente le risque de complications surtout infectieuses et cutanées (difficultés cicatricielles, nécrose cutanée, défaut de consolidation osseuse…).
Une raideur
Le risque de raideur est très important si l’articulation a été opéré mais la raideur des articulations autour du foyer opératoire peut survenir liée à l’immobilisation ou la non utilisation pour diverses raisons ; dans des cas graves elle est associée à un syndrome algodystrophique (voir plus loin) ; la rééducation permet d’améliorer la mobilité ;
Prévention : la rééducation et/ou la mobilisation post opératoire précoce permet de prévenir la raideur.
Douleurs au froid :
Des douleurs peuvent survenir lors de l’exposition au froid pendant plusieurs années, l’évolution spontanée est la régression lente ; la protection contre le froid est le seul traitement et la seule prévention.
Une atteinte nerveuse
Une atteinte d’une branche nerveuse (pris dans un tissu fibreux cicatriciel, ou section en cours d’intervention) est exceptionnelle ; plus fréquemment s’observe une sensation moindre autour d’une cicatrice pendant une période transitoire. ; La repousse d’une branche nerveuse blessée peut s’accompagner de douleurs névromateuses. L’électrothérapie transcutanée, la rééducation cicatricielle et un traitement médical améliore les signes cliniques, à défaut de quoi une intervention se discute.
Une atteinte vasculaire
Par lésion d’un vaisseau important à l’origine d’une hémorragie ou d’un hématome compressif est exceptionnelle ; elle justifie une reprise chirurgicale en urgence.
L’infection post opératoire : est parfois liée à la pathologie opérée mais parfois sans relation avec cette dernière
Le risque est diminué si vous ne fumez pas et si vous respectez les consignes concernant les soins locaux surtout pour éviter l’humidification de la plaie opératoire : ces consignes seront précisées lors de la remise des ordonnances de sortie ; pourtant malgré la bonne observation des consignes le risque plus faible persiste,
La réalisation de ce risque peut être favorisé par la pathologie soignée (ex : lésion infectieuse), par l’intervention réalisée (ex : chirurgie osseuse), par votre état de santé (ex : diabète, tabac…) ;
►En cas de doute sur une infection post-opératoire une surveillance vous sera proposée ;
►En cas d’infection confirmée le traitement proposé comportera un ou plusieurs des traitements suivants : soins locaux, antibiothérapie, excision chirurgicale des tissus infectés ; dans les cas graves ces trois traitements seront associés
L’algodystrophie ou Syndrome Douloureux Régional Complexe (SRDC) :
L’algodystrophie est une complication non exceptionnelle, suite à une intervention chirurgicale ou un accident. Elle est le plus souvent imprévisible. Elle se manifeste par une inflammation régionale qui dépasse le foyer traumatique ou chirurgical atteignant souvent les extrémités, prédominant le soir ; son traitement est médical (anti-inflammatoires, antalgiques) et fonctionnel (rééducation, port d’orthèses) ; l’évolution spontanée se vers le refroidissement de cette inflammation en plusieurs mois pouvant laissée place à une raideur du membre (d’où l’importance du traitement fonctionnel pour garder la mobilité) et des douleurs séquellaires.
Prévention :
Pour réduire ce risque : Mobilisation et utilisation du membre opéré dans toutes ses amplitudes autorisées des son réveil de l’anesthésie mais sans forcer sur la douleur (si besoin à l’aide d’un kinésithérapeute) ; La prise d’un traitement efficace contre la douleur diminue le risque (ne pas hésiter à consulter si le traitement antalgique n’est pas efficace) ; être décontracté le jour de l’intervention ; Prise de vitamine C à débuter un mois avant l’intervention jusqu’à un mois après.
La liste n’est pas exhaustive et une complication exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique. Toutes les complications ne peuvent être précisées, ce que vous avez compris et accepté.
Facteurs aggravants
- Vos antécédents,
- Vos pathologies et terrains associées
- (obésité, diabète, autres maladies métaboliques, maladies rhumatismales, maladies vasculaires ...)
- Le tabac,
- Votre hygiène de vie (alimentation, hygiène...)
- Votre comportement (anxiété, respect des consignes .....)
Peuvent augmenter la probabilité que ces risques se réalisent ainsi que leur importance; l'augmentation des risques augmente le risque de séquelles.